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M16 16MARS19 COMMENTAIRES D'APRES MATCH, CENTRE ALSACE - SAM  by Sylvain LeMézec

Et pourtant ce n’était plus l’hiver, mais la Berezina quand même.

La victoire du 1er décembre de nos rouges et noirs sur les préfectures d’Alsace (c’est au moins une bataille à laquelle nous avons décidé de ne pas participer, on n’aime pas les matches nuls) laissait entrevoir des espoirs. Pour Sud Alsace, rééditer l’exploit serait fantastique, pour Centre Alsace, il fallait effacer ce camouflet.

Il faut quand même décrire le contexte dans lequel ce match se joue. Sud Alsace est bon dernier de la poule et jouera les barrages pour se maintenir en section haute, Centre Alsace joue la place de premier du groupe avec ce match.

Un arbitre flanqué du numéro 13 sur un jersey blanc et d’une jolie paire de baskets à semelles rouges officie au centre du terrain. Venu sans équipement, il s’est fait habiller par les locaux, a t’il aussi oublié ses cartons ? certains s’en réjouiraient déjà ? en tout cas sa prestation était d’une bonne facture avec une gestion adéquate des avantages pour un match fluide.

L’entame de match commence avec de bonnes ambitions pour les visiteurs. Coud de pied d’engagement puis, sous la pression, le ballon est récupéré sur un en-avant Centre Alsace. On se dit, comme Brunel, que tout est possible. Le ballon change de main, et Colmar Illkirch, nous montre qu’avec un effectif des villes, et des doublons sur presque tous leurs postes, ils possèdent une force de frappe, digne des bateaux de sa majesté la reine d’Angleterre, qui alla punir les argentins pour une incursion dans l’ile « so british » des Malouines. Le numéro 2 porte le ballon, embarque un ou deux rouges sur son dos, transperce les lignes et aplatit. Si vous revoyez ces quelques lignes plus bas, je vous confirme, avant que vous ne vous posez la question, que je n’ai pas Alzheimer ni un problème de clavier. Et à partir de là, Kevin, à la prise de marque, vérifie que, dans ses poches, il a suffisamment de papier et crayons pour suivre l’évolution du score, qui avance si vite, qu’on en tremble, comme au casino, quand on voit le montant des gains progresser sur l’écran.

Le jeu se fixe dans notre camp, et sur un dégagement hasardeux, on est obligé d’aplatir dans notre en-but. Mêlée à 5 m, la cohorte verte se met en place, et comme à Gergovie, on rend les armes et un nouvel essai est planté.

Relisez quelques lignes plus haut et vous comprendrez que le score progresse aussi vite que Georges Bush comptât les armes de destruction massive de Saddam Hussein, on est déjà à 26-0, et ça ne fait que 15 minutes de jeu. Kevin s’inquiète pour ses crayons, notre entraineur chinois qui se bagarre avec son Jet Lag se permet de dire aux joueurs de se réveiller et François, pour sauver le climat fait la grève de portage d’eau pour préserver les nappes phréatiques.

Et là, quand personne n’y croit, comme en Juin 40, le Général de Gaulle lance son appel de mobilisation des troupes. Remise en jeu, la balle est chipée à l’envahisseur, le cuir file vers le 10 qui cherche et trouve une superbe touche dans les 5 mètres adverse. Lancement de jeu de la défense et sous la pression, la balle, telle une patate chaude, est rendue aux rouges en face des poteaux. Mêlée, la balle est rapidement éjectée, et d’un coup de pied chirurgical, la « Daisy Cutter » est expédié au-dessus de la ligne de défense, récupérée en l’air par l’arrière parfaitement informé par son front, il aplatit et nettoie ainsi la zone d’en-but avec sa pâquerette. Essai transformé ! Il n’en faut pas plus pour revigorer les visiteurs. Plaquages défensifs, les barbelés sont érigés, « you shall not pass ! » dirait Gandalf au Balrog colmarien. Mêlée dans nos 40. Au vu du poids des packs, il est impératif qu’elle sorte vite. Bonne transmission du 9 vers le 10, notre exocet fétiche (13) est allumé, il prend la balle au passage, décoiffe deux ou trois défenseurs, effraie le 15 adverse, et s’en va, en classique vol plané contrôlé, essayer d’écraser le pauvre ballon sous sa cage thoracique. Le ballon retournera derrière les poteaux avec la transformation. Les espoirs d’un match d’anticipation (Angleterre-Ecosse qui viendra plus tard), seront vite douchés. Centre Alsace est vexé, et la puissance verte refait des dégâts. A la mi-temps le score est de 33 à 14.

Difficile de faire un coaching quand il n’y a sur la feuille de match que 19 courageux. Alors on reprend les mêmes et on recommence. Et c’est en marche avant que repart Colmar. Le taille crayon de Kevin chauffe, le gigantisme du score affole notre chinois pourtant habitué aux grands nombres et le score monte jusqu’à 66 à 14.

Pourtant, la fierté du sud ne peut pas être avilie. Balle rouge et noir en attaque, la touche est visée (ou alors la tête d’un joueur de Colmar à dézinguer tel John Wayne qui tire sur une boite de conserve) et sur un en-avant de Colmar, Sud Alsace récupère la mêlée. La balle sort rapidement, 9 vers 10, le 10 transperce la ligne, passe les bras, offre le ballon au 12. Balle au sol, Colmar Illkirch se pénalise en étant hors-jeu (comme quoi il n’y a pas que nous). Mêlée de roublard puisque le numéro 13 prend le poste du 8 à l’arrière de la cohorte (cette fois-ci rouge et noire), et une fois la poussée arrêtée par l’arbitre, il s’empare du ballon, et lancé comme une torpille du sous-marin Le Redoutable, file entre les joueurs locaux médusés et scotchés pour aplatir dans l’en-but de ce côté, que nous n’avions pas encore gouté. Transformation réussie, et le score final sera de 66-21.

L’addition est certes lourde, nous devons corriger nos points faibles, mais ne négligeons pas nos points forts. Il faudra travailler les plaquages, sur du gros il faut plaquer en dessous du centre de gravité, c’est-à-dire à 50 cm du sol. Quand on est au sol, on met les mains dans les poches mais certainement pas sur le ballon, on en a redonnés bien trop comme cela. Enfin, la ligne de hors-jeu prend naissance au premier joueur adverse et non pas où « je me trouve et je n’ai pas envie de revenir dans mon camp pour me replacer en défense car je suis fatigué ». L’état d’esprit est à souligner. Je ne baisse pas les bras et je continue à jouer. Les essais marqués sont la récompense de cette envie. Les variations qui ont été instillées pendant le jeu ont permis la construction de trois essais complètement différents. Un coup de pied par-dessus la défense, une création d’espace en sortie de mêlée au milieu du terrain, et une sortie de mêlée au ras à 10 mètres de l’en-but adverse.

Il nous faut 23 joueurs au départ, tous unis et mus par la même envie de vaincre, disciplinés et créatifs pour de belles séquences, avec au bout la victoire méritée. Avec la longue pause avant le prochain match, nous avons le temps de répéter nos gammes, guérir la fracture du pouce main droite de Glenn (bon courage). Nous accueillerons Pont A Mousson et leur ferons savoir, que nous aussi, on est fait de métal forgé.

Photos associées : M16 PRCA SAM à COLMAR 16.03.19


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